Muse

Les originaux de Belaustegui

Peinture Muse de Belaustegui

Artiste : Belaustegui

Huile sur toile 92x73 cm
Série : Les originaux de Belaustegui

Exposition : Galerie Amor Fati

L'Œuvre

La Muse est une tableau du peintre contemporain Belaustegui, s'inscrivant dans sa série Les originaux de Belaustegui. Cette série est une exploration continue de la figure féminine dans les canons esthétiques anciens, transposés dans une perspective contemporaine. Le tableau est exposé à la Galerie Amor Fati.

Par le nom même de Muse, Belaustegui évoque et invoque Simonetta Vespucci, la figure mythique que Sandro Botticelli idéalisa, et dont les traits gracieux ont dessiné les visages qu’il peignait, notamment dans La Naissance de Vénus.

Ici l'artiste capture et isole l'esthétique féminine caractéristique de Botticelli, pour une mise « hors du temps », ouvrant notre époque sur l'héritage artistique et la permanence de la beauté féminine.

Analyse

Le tableau se distingue par son extrême simplicité formelle. Dépourvu de la complexité narrative ou du foisonnement symbolique des œuvres de la Renaissance, il offre uniquement la silhouette d'une jeune femme faisant face au spectateur, et un arrière-fond marin presque abstrait.

Cette simplicité austère sert de toile de fond à l'expression d'une dualité profonde : celle du sacré et du païen, de la chasteté et du désir, des tensions qui définissaient une partie de l'œuvre de Botticelli et qui l'ont mis en péril à une époque où l'Église était toute-puissante. La dualité prend corps dans la forme et dans l'esprit comme un contrapposto affirmé.

Composition et symbolisme

Une ligne d'horizon nette sépare le ciel et la mer, coupant le corps de la Muse à la naissance de ses épaules. Cette division spatiale suggère une séparation symbolique entre la tête « dans le ciel » et le corps « dans la mer », évoquant l'origine céleste et terrestre dont les déesses étaient sensées tenir.

Si son visage exprime une certaine timidité, les yeux légèrement baissés et le regard évasif, sa silhouette suggère au contraire un élan dynamique qui la porte à l'encontre d'un autre. Cet autre est à la fois l'artiste imaginaire, le spectateur et vous. Le corps est saisi dans l'instantané d'un mouvement spontané, le vent s'engouffrant dans la chevelure rousse et les plis de ses étoffes. Il naît de cet instant quasiment figé une tension opposant la réserve à la vitalité.

Le paradoxe vestimentaire

Le point culminant de cette dualité réside dans son vêtement. La Muse porte une ample robe bleue, un attribut traditionnel de la Vierge. Pourtant, son corsage est défait, laissant apparaître son sein gauche, qu'elle désigne délicatement du bout des doigts. C'est l'ultime fusion par le corps et ce qui le couvre, entre la chair et l'esprit, la force de la double inspiration sensuelle et mystique que la muse confère à l'artiste et que Botticelli sut si bien exprimer.

La beauté en héritage

"La Muse" nous rappelle que la beauté féminine unit l'esprit et le corps. Sa puissance évocatrice capable de transcender les époques inspire tout autant l'artiste que le spectateur.

Simonetta Vespucci
Simonetta est d'aujourd'hui autant que d'hier.